Le pays où les poubelles ne tiennent pas debout



































 Le palais , Belle île, 13 novembre 2023, ciel bas, pluie et vent de sud ouest.

Cela fait maintenant 1 mois que nous avons quitté notre  port d’attache de la vallée des singes. Comme de raison à cette époque, néanmoins particulièrement cette année, les jours de beaux temps se comptent sur les doigts d’une main depuis ce départ mi octobre. La pluie il en faut, on est bien d’accord, chargée de vents et d’embruns, ce fut notre régime principal (et le vôtre si vous nous lisez dans un périmètre de 500 km) ce dernier mois. Nos cirés et vêtements de quart sont poncés. Le baromètre n’a pas franchit la barre des 1.000 hp, coups de vents et tempêtes se sont enchaînés.

Notre progression quant au plan de route et du programme initial, s’en trouve chamboulé et nous ne comptons plus les heures passées à lire les cartes météo, consulter les mises à jour, faire et refaire des routages.

Tout ça fait bien sûr parti du jeu et le malheur des uns… Enjà est vraiment satisfaite de cette situation pour se mettre à jour du CNED mais surtout ça lui a permis de passer un max de bons moments avec sa grande amie Théa, depuis ces presque 3 semaines que nous sommes à Belle île.

Le tour de Bretagne, ar Tro breizh comme on dit en breizhoneig a duré une grande et délicieuse semaine.

D’abord le franchissement du barrage de la rance comme porte d’entrée vers le large, une nuit à la bouée et un départ tôt le matin, avec un petit vent frais de nord nord-est. Nous saluons Harbour ( bisous à notre Mutty) le grand jardin puis le cap Fréhel ( bisous à notre papy jo). Quelle joie de retrouver le large et sentir Nouk fendre la mer de son étrave. Nous franchissons la baie de st Brieuc et son étrange et tout nouvel aménagement pour la modernité sur batterie ( je ne crache pas dans la soupe non plus car c’est sur un ordi phone pas si smart avec son écran marbré de fissures que je vous écris maintenant): les éoliennes, visibles de saint Malo a Bréhat gâchent la vue et certainement d’avantage. Le courant nous porte jusqu’au nord de Bréhat puis s’inverse, car oui l’horloge cosmique fonctionne, elle, toujours parfaitement. C’est un presque sur place avec la sensation d’avancer tout autant qu’auparavant, ce qui est le cas à la surface de l’eau mais pas sur la carte , comme quand on prend un escalator à l’envers, ce jusqu’au 7 îles en début de soirée. De nouveau le courant sera avec nous pour 6 h  et le vent adonne également, les conditions sont idéales pour ce début de nuit, et j’ai beaucoup de plaisir à regarder défiler les côtes nord finistériennes avec ses nonbreuses balises, ses feux et ses phares. Très peu de monde sur l’eau cette nuit là, je laisse la main à Helena peu de temps avant l’aber wrac’h. Je me repose un peu et me réveil a l’entrée du chenal du four. Le vent forcît et Nouk n’a aucun mal à conserver une bonne vitesse (sur le fond) malgré le courant contre nous. Ouessant s’annonce à l’ouest et nous plongeons plein sud dans cet entonnoir qui conduit en mer d’Iroise. Le trafic s’intensifie autant que le courant et la fatigue. C’est de justesse que j’évite une énorme bouée de chenal pour laisser la place à un ferry qui faisait une route opposée. Me voilà bien réveillé avec un palpitant à 220 bpm. Le petit jour pointe son aube, saint Mathieu à gauche, à bâbord comme on dit et Penhir en plein dans l’étrave, embrasement de l’horizon. Le vent forcit encore pour se mettre en plein sur notre route. Je triche et j’allume le moteur pour remonter le goulet de Brest, c’est long, je suis crevé, j’en ai marre, encore du courant pleine poire. Sinistre accueil, 3 frégates de la Marine sortent pour accueillir un sous marin rentrant à sa base, drôle d’impression. Mais quand nous nous apprêtons à rentrer dans l’enceinte du port c’est un malouin qui nous accueille, le Renard sort en rade!

L’escale de 3 jours à Brest fut très sympa, on y retrouve nos amis Christelle, Nico et Marcel, nous fêter s les 41 printemps du capitaine en second Helena , Frifri passera nous faire une petite visite aussi. Escale technique de premier choix et escale culturelle avec 3 spectacle au programme. 

Puis Camaret pour 2 nuits , on y retrouve l’equipage de Malo d’eau Flore, Valentin et Anna partit de Plouer comme nous. Nous étudions un passage vers l’Espagne mais finalement y renonçons sagement, décision qui s’imposera après qu’Helena se fasse écraser le pied par Madame Célestine qui revenait du fleurissement de La Chapelle de notre dame de Rocamadour. Épisode plus impressionnant qu’impactant. Son pied va mieux aujourd’hui.

A défaut de partir pour l’Espagne on se propose de descendre à belle île. Enjà saute de joie à l’idée d’y retrouver son amie qui vient d’entamer ses vacances de la Toussaint. Nous quittons Camaret au petit matin pour passer le raz de sein au bon moment de la marée, s’en suit la descente de la baie d’Audierne, le contournement de la pointe de Penmarc’h pour finir par mouiller l’ancre à la pie aux Glénans en début de nuit. Au matin, le ciel est noir et menaçant et nous gratifie d’un de ces grains qui nous rappelle les tropiques, la température en moins. En 10 minutes le vent monte très fort en basculant de 90 degrés et la pluie a l’horizontal vient cingler le pont. On est bien à l’intérieur et au sec, le mouillage tient bien. Nous repartons en début d’après-midi pour arriver à Sauzon en début de nuit encore une fois avec un coucher de soleil flamboyant et Enjà qui monte en sur excitation. L’accueil de la donna Elena et des enfants est émouvant et chaleureux. Le temps de gonfler l’annexe nous voilà  chez eux, à table autour des véritables pasta à la Zibetti et d’une bonne bouteille de vin. C’est un grand plaisir de retrouver des copains de voyage, nos 2 familles ont passé tellement de bons moments ensembles, on se met à jour, on se raconte.

Depuis la pluie et le vent, de brèves accalmies.

On est bien abrité dans le bassin à flot du palais avec toutes les commodités et la proximité des bars, qui à ses limites surtout quand le plus proches est celui qui ferme le plus tard. Nous rencontrons des autochtones pures souches ou rapportés, tous singulier et attachant. La mafia fratelli (Emma, Marc, Léon, Pablo, Emile et Marius), Cécil et André de la ferme de Borflo'ch, Julie et JP, Marine, Stéphane et Valou, Pire, Virginie, Manue, Erwann et Sandrine, Julie et Théo,...   L’équipage de Malo d’eau nous a rejoint depuis. Ballades, surf, rencontres et cinéma rythment nos journées, sans oublier le point météo qui dictera la longueur de notre séjour ici.

Cette escale n’était pas prévue et sonne comme un magnifique premier chapitre à cette année de vadrouille maritime. 

Ça y’ est nous sommes repartis 

Commentaires

  1. Merci pour cette prose dont nous nous délectons , pour ces détails qui illustrent à merveille votre périple. Bon vent, les chéris ! Au plaisir de vous lire lorsque vous serez sous d'autres cieux, d'autres températures, d'autres paysages , vivant d'autres rencontres, d'autres aventures humaines ! De tout coeur avec vous .

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