Errants malgré nous #2


       Errants malgré nous /// partie 2



Re-samedi 21 Mars: 
Voiles hissées. Début de la bien aimée nommée “Nav de la misère”. Nous revêtons nos habits de super héros, de braves aventuriers, d’endurant voyageurs, retroussons nos manches, baissons la tête. Prêts à taire ce que l’effort nous dérobera: Energie, réactivité, patience, douceur, gaieté. Nous savons que les deux prochaines semaines vont être Éreintantes. Jacotte n’est pas prête pour une telle nav, nous ne le sommes pas non plus, nous partons épuisés. Nos nuits à Santa Marta ont été écourtées par l’angoisse de l’expulsion.
Mais l’équipage regorge de réserve. 
La grand voile réduite à 3 ris, le Yankee dressé à l’avant, le moteur pour nous aider à contrer le courant et garder un cap cohérent. Cohérent par rapport à notre destination mais incohérent par rapport aux éléments, l’antinomie de la plaisance. Notre impétuosité se fait payer, Jacotte gîte comme jamais, affrontent les vagues de pleine face. Nous dérivons, le courant nous empêche de garder le cap. Nous nous rappelons que le courant est pourtant bien plus fort après la pointe, dans 10 milles. Jacotte avance péniblement à 2, 3 noeuds. Nous devons nous diriger vers le N-E, Guadeloupe, et Jacotte se barre vers le N-O, Mexique. Les 3 premières heures sont violentes. La voie de Mihali retentit à la VHF, il demande un retour au mouillage, il a cassé son enrouleur. Nous voyons Chamat, route inverse, tel une coque de noix dans un bain à remous. Une image furtive, moi dans un bain à remous, un peignoir blanc accroché au mur, une musique envoûtante. Il faut que je me calme, mes jambes tremblent. A l’aller j’avais trouvé ce passage violent, le vent montait crescendo. C’est ce que je redoute. J’avais du tenir la barre lorsque Bnj, au pied du mat, réduisait la GV. Situation que je déteste. On se fait piaulé sévère et c’est moi le pilote! La responsable du navire et de son équipage. Moi! Moi? J’ai encore des couettes, je confonds ma gauche et ma droite, bâbord avec tribord! J’adore les blagues avec Caca dedans. J’adore me déguiser. Sauf quand il s’agit de revêtir le costume du “ca-pi-tai-ne ca-pi-tai-ne du navire” quand c’est la tempête. Je suis maso mais le capitaine est inconscient. Pardon Chers enfants. A la barre, je me métamorphose, donc, en feuille décharnue tremblant au gré du vent. Aujourd’hui, une semaine plus tard, nous en sommes au même point, l’illusion de découvrir un pays fascinant en moins.
Le vent forcit. Fixe quelque chose qui ne bouge pas, porte toute ton attention dessus, contemple et respire. Mes pieds. Mes pieds sont fixés au plancher à contrario de tout ce qui valdingue à l’intérieur. Inspire. Mes pieds. Expire. Mes pieds. Inspire. “Ça va Maman?” “Oui! Super!” Grand sourire forcé sensé rassurer les enfants mais je vois bien qu’ils n’y croient mots. L’Effet esconté est un échec. Je lis dans leur yeux: “Si tu en es arrivé à nous mentir, c’est que ce craint” et “Comment elle sait pas mentir, abusé!” Les enfants. Se propulser ailleurs avec eux. Dans le jardin de mes parents. Tous mes grands parents sont là, il fait beau ( mes grands parents ressuscités, ça passe, mais le beau temps en Bretagne, insensé!). Je joue avec mes neveux, ma nièce et les enfants. Inspire. Visualise. Expire. Visualise. Inspire. Je frissonne. J’enfile ma veste bombers à motif chaîne en or et écusson violet. Elle sent bon. Un parfum méconnu. Je me rapelle soudain l’avoir prêtée à Alexandra, du bateau Family Circus, lors du Carnaval de Fort de France. Alexandra est belle, douce, calme, forte. Elle me prend dans ses bras, me dit tout va bien. Inspire. Elle me dit tout va bien. Expire. Tout va bien. Inspire.
“Si tu paniques, c’est la fin. La panique va te faire faire les mauvais choix, les mauvais gestes, la panique c’est la fin” Benjy me regarde sérieusement, il voit que je perd la force. Inspire. C’est juste un mauvais moment a passé. Expire. Je regarde les enfants, la feuille arrête de trembler, le vent  arrêter de l’emporter. “Les enfants, c’est juste un mauvais moment à passer, chaque mille parcourut n’est plus à faire.”
Keep the travel force, nous a dit Frifri. 
Les vagues qui se fracassent contre Jacotte font un boucan tonitruant. Jacotte sur le col de la vague, inclinée, sa proue en l’air, sa croupe dans l’eau. Elle se cabre pour voler en piquée. A l’intérieur, nous sommes en apesanteur. Jusqu’à ce qu’elle se fracasse, retrouvant le contact violent avec la mer. Un capharnaüm inquiétant. Je crains une voie d’eau. Une vague plus violente que les autres, je suis assise à la table à carte, je vole. “Allez, allez, les sensations fortes c’est maintenant! Allez on lève les bras! Allez on va plus viteuh” Mais bordel Jacotte, on n’est pas dans une fête foraine!!! Un gros Câlins aux enfants prêts à se coucher, les berceuses de leurs petites enfances pour apaiser le cœur d’Enjà. Et c’est parti pour une nuit version “Husky tour 2000”, sans les lumières clignotantes et sans les chichis.



Dimanche 22 Mars:
Nous n’avançons pas. C’est énervant et inquiétant. Nous nageons à contre courant. L’équipage est tendu. Nous faisons des prévisions, on estime une arrivée dans 10 jours. La route directe est exclue, même en tirant des bords notre cible va être difficile à atteindre. Nous allons tenter de nous diriger vers le Nord, direction pointe Est de Cuba ou Haïti, et naviguer sous le vent des Iles, Haïti, Puerto Rico, puis Virgin Island et descendre vers la Guadeloupe, protégés du vent, des vagues et du courant. Nous l’espérons car nous n’avons aucune connaissance des lieux. Les 500 milles nautiques en route direct se transforment en 1000 milles. De l’alchimie? De la magie? Nous rebaptisons Jacotte, David Copperfield.
Tribord amure, je crois me rappeler que David Copperfield fait de l’eau, au niveau de mon dressing (comprendre un sac de course où sont mis en boule mes vêtements). Après une nuit presque blanche, quoi de mieux qu’une petite mission “vêtements marinés à l’eau salée”? “Moi, moi, je sais. Se goinfrer de chichis!”
Aujourd’hui les vagues sont plus clémentes. Nous pouvons jouer à la coinche.



Lundi 23 Mars:
Cette nuit une pièce du pilote à cassée.Benjy a fait une réparation de fortune. Une escale à l’île à vache, Haïti est envisagée, pour faire de l’eau, du gasoil et si possible ressouder la pièce.


Mardi 24 Mars:
Jacquotte Delahaye célèbre pirate des Caraïbes, femme courageuse au grand cœur, faisant fis des conventions est née à Haïti. Notre Jacotte sait qu’on retourne sur ces terres. Gréée en côtre, vêtue de la grand voile et deux petites voiles avant: Yankee et Trinquette, elle est de toute beauté. Elle nous conduit droit devant à l’île à vache, sans personne à sa barre ni pilote automatique. Indépendante et déterminée. C’est beau à voir. 
Nous avons des nouvelles de la France, via l’iridium, c’est incroyable la moitié de l’humanité est confinée. Digne d’un scénario de film apocalyptique. 
On est peut être pas si mal ici. 



Mercredi 25 Mars:
Baleines en vue!!!! Spectacles majestueux. Codales gracieuses. Tout en lenteur comme pour nous laisser savourer ce moment, imprimer cette danse. 
Merci l’univers.



Jeudi 26 Mars:
Au vue des nouvelles prévisions météo, nous ne faisons plus escale à Haïti. Nous continuons encore 24h, profitons de l’accalmie. Nous pensons faire escale technique en Republique Dominicaine, aux alentours de Casa de Campo. Une pièce de la barre est cassée, Jacotte est difficilement manœuvrable. Nous nous faisons piauler, toujours et encore, d’avant en arrière avec une gîte inconfortable. La cuisine est devenue dangereuse, à chaque repas je me brûle. Impossible d’affaler le Yankee, la poulie d’en haut est biaisée, la drisse est bloquée, comme certie. Nous avons perdu environ 100 litres d’eau douce. Nous écopons les fonds de Cale. Elle est où cette foutue fuite? Les outils de Benjy marinent dans l’eau comme mes vêtements. Je suis fatiguée. On avance trop peu. La travel force m’a quittée ou je l’ai laissée avec mon ticket à l’entrée du manège, je ne sais plus. 



Vendredi 27 Mars:
Nous arrivons de nuit au mouillage de Isla Catalina, République Dominicaine, à l’abri des regards indiscrets. Les frontières sont fermées comme partout mais il nous faut de l’eau et du gasoil. Les réparations de fortune de Benjy tiendront bien encore quelques jours. 
Une douce nuit de récupération. Enfin. Courte parenthèse calme. 



Samedi 28 Mars:
Au petit matin, Benjy s’affére au près du Yankee. Je range, je nettoie, dedans, dehors. Les affaires mouillées sèchent, formant une guirlande bariolée, donnant des airs de fête à Jacotte. Si seulement...
Notre stock de papier-toilettes a pris l’eau, une vague dans la salle de bain. 
Milieu de matinée, nous nous dirigeons vers le pueblo La Romana, tels des cowboys, sans s’annoncer, histoire de prendre à court les autorités et faire les pleins vite et bien. On verra si l’approche est efficace.
16h: mission commando accomplie avec succès.
La travel force est revenue, elle n’est jamais très loin, en fait je l’avais oubliée dans la poche de mon short. 
Nous levons l’ancre dans l’optique de longer la pointe Est de la République, puis de rallier Puerto Rico, toujours sous le vent de l’île, et enfin pointer vers les Virgin Island pour redescendre Nord Est vers la Guadeloupe.
Je prend mon quart de nuit, sereine, à l’image de la nuit calme. La lune me sourit, les étoiles peuplent le ciel. Un navire marchand à 20 milles, il passe derrière nous de bâbord à tribord. Mon livre n’est pas passionnant. Je guette le paquebot  toutes les 2 pages. Je vois distinctement sa lumière rouge, son côté bâbord, sa trajectoire est claire. Quelques lignes. Sa trajectoire est moins est claire. Je ne distingue plus sa lumière rouge. Alors qu’il devrait s’éloigner, il se rapproche. Je vois se dessiner sa vague d’étrave. Je rentre, l’appelle à la VHF. “Mar, Mar, is sailing boat Jacotte, euh David Copperfield. Do you hear me?” Je guette au hublot. Personne ne me répond. Je réitère plusieurs fois l’appel, en vain. Je guette au hublot. Sa trajectoire est beaucoup plus claire. Il nous fonce dessus. Plus le temps d’attendre une réponse. Personne ne veille sur ce P——-N de rafiot???. “Benjy vient m’aider. MAINTENANT.” Il émerge de son sommeil en slip. Et découvre la catastrophe. Mar, une bête d’une centaine de mètres de long est à quelques mètres de nous. Notre barre est cassée, nous sommes au près serré, le bateau est peu manœuvrant. Un geste mal assuré et nous pouvons virer de bord, et ainsi avancer l’heure du baiser danger. La feuille d’automne frêle et décharnée est de retour, mes jambes ne me tiennent plus. BEnjy est à la barre. J’éclaire la GV avec une lampe torche dans le but que le tocard en plastique qui sert de pilote sur Mar, nous voit. Rien. Mar ne se déroute pas. C’est Jacotte qui va le dérouter dans 30 secondes. J’allume le moteur pour être plus manœuvrant. La vague d’étrave du paquebot nous submerge. Le capitaine vient de se prendre un seau, un tonneau d’eau en pleine face, tout ça en slip. Benjy manœuvre délicatement malgré l’urgence, aucun coup brusque n’est permis. Mar défile le long de Jacotte. Nous sommes consternés. Impuissants. Je pleure de peur, de rage, d’épuisement. Nous avons frôlé la catastrophe. L’auto tamponneuse n’était pas loin.
Mais c’est quoi ce délire Jacotte, avec la fête foraine?
Et cette travel force qui se noie dans mes larmes. 
C’est la traversée de la misère. 
Moi qui me projetais sur un tour du monde à la voile dans quelques années, je rêve ,désormais, de rock in chair et de charenthèse. Je veux du commun, du réchauffé, du chiant, du paisible, du morne. 
Benjy appelle, appelle, appelle Mar à la VHF, personne ne répondra. 


Dimanche 29 Mars:
Mais il a combien de jours ce mois? C’est interminable.
L’image de Mar se rapprochant sévèrement de Jacotte revient en flashs récurrents. 
Jacotte se remet à tanguer. Nous sommes épuisés, lassés.
L’allure est très inconfortable. Tout en devient compliqué. Nous nous cognons sans cesse. Nous avons reperdus 100 litres d’eau douce. L’eau qu’il nous reste est imbuvable, il semble que notre filtre à charbon est cassé. L’eau à un désagréable goût. Nous  avons l’impression de boire la tasse dans une piscine, où plutôt de boire la tasse dans le pédiluve de la piscine.
Nous avançons péniblement parfois à 1 noeud parfois à 4.
Nous perdons du cap et du courage chaque jour.
A chaque jour suffit sa peine. Avec David Copperfield, à chaque jour suffit ses peines.


Lundi 30 Mars:
Nous n’avançons pas mieux.
Nous n’avons plus de papier toilette.
Toute la pharmacie a pris l’eau. Out pansements et médicaments.
Nous perdons du cap, on va se retrouver tout Sud Antilles, aux grenadines ou au Venezuela.
Mon livre est nul, heureusement, je viens de le terminer, 300 pages de mièvrerie à la française. 
Nous marchons toujours sur les murs.
J’ ai pété les plombs dans la salle de bain (seule pièce de notre villa où je peux m’isoler)
Une portière a eu raison de ma colère.
J’ai insulté David Copperfield.
J’ai hurlé « Plus jamais! » ponctué de plein de grossièretés.
J’ai vu là l’opportunité d’ un cours de vocabulaire. L’école était faite.
J’ai bien compris la notion d’abondance, de multiplicité et de cercle vissieux.
La travel force s’est encore carapatée.
Je la cherche ainsi q’un accès rapide au cercle vertueux.



Dimanche 31 Mars:
Ce matin, la mer est plus calme, nous avançons mieux.
Toujours pas de pêche, à part la sargasse, qui nous agace.
Benji informé joyeusement qu’en ce jour ensoleillé c’est sa fête.
Les enfants projettent de le gâter, pancakes au chocolat fondu, tortillas, massage et coinche. Adorables. Merveilleux. Ils prennent beaucoup sur eux, serrant les dents, comme nous. Ils nous secondent beaucoup dans les manœuvres, en cuisine, en quart,... Leurs plats sont de plus en plus gourmets. Enjà a des spécialités sucrées: cookies au thé matcha, brownie au chocolat et aux cacahuètes. Quant à Bäo, les siennes sont plutôt salées: riz parfumés ou nouilles de riz sautés aux légumes épicés. Au vue de leur prénom absent dans le calendrier, ils décident de s’octroyer un saint. Bäo fêtera son prénom à la saint Donald, le 18 juillet. Son accent blagueur imitant celui de Mickey (Brad Pitt) dans Snatch, lui vaut, ces temps-ci, le merveilleux surnom de Mickey. Donald / Mickey / parfait.
Enjà choisit la Saint Angèle, le 27 Janvier, prénom de sa grande amie.
Des dauphins jouent à l’étrave de Jacotte. La tension de l’angoisse laisse petit à petit place au calme et à la joie. Le grand huit des émotions. J’ai l’impression de respirer à nouveau. Les enfants ont un regard plus serein. Le vent et les vagues se sont calmés. L’allure est plus confortable. 
Jacotte et les éléments se sont enfin accordés. 
Game over la fête foraine.


Lundi 01 Avril:
Ce n’est pas une farce, la trêve semble s’installer.
Le vent molli, la mer est plate.
Au loin, un banc de thons chassent. Espoir pour nous de pêcher, enfin.
Nous tournons autour du banc, nous le coupons, encore et encore. Ça semble si facile, les thons jaillissent de part et d’autres. Nous devons avoir un air de gamin, flanqué devant tous ces petits canards jaunes, à la pêche à la ligne. Un gamin aveugle et manchot qui repart bredouille. Loin de considérer cette non pêche comme une défaite, nous ouvrons une boîte de thon pour le dîner.
Au soleil couchant, nous apercevons l’île volcanique de Saba, un monticule émergé. Nous devinons au loin, une lueur, à 20 milles, Saint Barthélemy. Enfin! La terre! Durant ces mois de navigation, je n’ai jamais été aussi soulagée d’apercevoir notre escale.
Le paysage qui s’offrent à nous est merveilleux, nébuleux, une traînée de rose et d’orange parseme ce bleu, tout est entouré d’un voile enveloppant et rassurant.


Mardi 2 Avril:
Au petit matin, nous posons l’ancre à Shell beach. Un air corse, roche aride, guarigue et chevreaux. Nous nous affairons à rendre le bateau chaleureux pour l’anniversaire d’Enjà, demain. 11 ans. Nous remettons à plus tard les formalités d’entrée sur le territoire. Besoin de repos, crainte de se faire expulser. Nous partons pour les courses avec Benji, les kids restent à bord, pour la baignade et l’école. C’est la première fois depuis 3 semaines que nous posons le pied à terre. Nous n’avons pas internet. Notre seule fenêtre sur le monde a été les messages de nos familles via l’irridium (téléphone satellite), météo, nouvelles succinctes de nos proches. Nous ne savons pas ce que nous allons découvrir. A notre soulagement, la population semble être détendue. Les rues sont esseulées. Au supermarché de Saint Jean, nous avons l’impression de débarquer dans un monde que nous ne connaissons pas, dont les codes et protocoles nous échappent. Nous savons que la pandémie est d’envergure mondiale. Je suis incapable d’imaginer le quotidien chamboulé de tout à chacun. Nous pensons beaucoup à nos familles, nos grands mères isolées, nos ami-e-s, mais aussi à toutes ces personnes au logement réduit, aux sans abris, aux camps de réfugiés, aux bidons-villes. Le gouffre qui sépare les ayants et les laissés pour contre semble être une plaie gargantuesque béante et douloureuse. Nos copains bateaux en Guadeloupe, que nous projetions de retrouver d’ici quelques jours, nous préviennent de la pénurie d’eau, de la sévérité des autorités. Saint Barthélemy semble être plus qu’une escale: notre résidence de confinement. La situation à l’air de se durcir plus loin. 
Ici, maintenant, nous sommes bien.
Cercle vertueux, tu danses autour de nous comme un papillon qui fête le printemps. 
Merci la vie.

Mercredi 3 Avril:
Les 11 ans d’Enjà.
Magnifique cadeau que d’être témoin de l’éclosion de cette fleur douce et sauvage.
Nous nous délectons de cette journée savoureuse. Baignade, jeux, rires, paresse, Epoisse et baguette. 
Nous envisageons la suite du confinement comme une parenthèse. Tarzan, Pocahontas, Robinson et Jane. Avec le luxe d’un accès à l’eau, la dernière vraie douche remonte à notre départ de Martinique, sur la plage de Fort de France, il y a deux mois. Nous pourrons même faire une lessive (à la main), la dernière remonte au Marin, il y a deux mois et demi. 

CALME, LUXE ET VOLUPTÉ.

-ici la vidéo-


















Commentaires

  1. Palpitant ce récit ! L'écriture est vive, imagée et sincère (j'imagine très bien la scène ds les wc)Bravo à vous, de garder cette harmonie, cette capacité à rebondir, cette union, cette solidarité et de ne jamais râter une occasion de rigoler . Que le vent vous apporte nos calins les plus doux à chacun.

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  2. Coucou les joyeux marins.
    Quelle aventure, j'imagine pour avoir eu aussi quelques frayeurs en mer d'Egee ce que vous avez ressenti. Bravo à vous et merci de partager vos émotions et toutes ces belles pbotos . Profitez bien de cette pose. On vous embrasse. Annie


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  3. Salut Jacotte et son big band;
    Merci pour les récits , les images, le partage de vos joies, de vos humeurs, de vos pleurs, de vos rages, de vos flips......Et alors, le rythme, le style.....j'adore. ;-)
    Alors juste qq commentaires au sujet de votre presque abordage par ce tocard de cargo!!!
    Vous pensez bien que j'ai à dire à ce sujet...;-)
    Il n'y a aucun doute que ce gars là (ou cette nana, après tout , il y en a aussi qui font le quart, et c'est tant mieux, c'est pas Helena qui me contredira) ne faisait pas une veille attentive, ni VHF 16, ni visuelle, ni radar, si tant est que son (ses) radars étaient en marche, fonctionnaient correctement, étaient correctement réglés....et que votre réflecteur radar renvoyait un écho détectable.....
    Et aussi, il faut savoir , que de plus en plus souvent les gens font le quart seuls (d'ailleurs même quand ils sont 50-12 en passerelle sur les fayots gris , ils se cartonnent aussi...... l'US Navy est devenu spécialiste de ça depuis qq années ...avec des morts même !!! bref) qu'ils ont tout un tas de tâches "administratives" à effectuer, des cartes à corriger, des escales à préparer, des plans de chargement à faire, du "paper job" quoi, des coups de téléphone à passer ( à la famille aussi), de la musique à écouter, des films à regarder, des bouquins à lire.....bref tout un tas d'autres activités qui pourraient les "distraire" de leur tâche fondamentale pendant le quart : la veille et la navigation. Peut-être a-t-il changé de route entre le moment où tu l'as aperçu (pas à 20 miles, si loin tu l'aurais pas vu)... et le moment où tu as compris qu'il venait sur toi...son GPS a bipé, il était arrivé à son way point, a re-réglé son pilote auto, pour passer au cap suivant de son passage plan....sans regarder autour de lui....!
    La veille VHF en phonie peut être perturbée, par la propagation, par ta qualité d'émission à toi , par sa qualité de réception à lui, parce qu'il a baissé le volume, parce qu'il écoute la musique à donf, qu'il téléphone , qu'il est rôti, bourré ou stoned.....
    Parce qu'il a pas compris ton message, parce qu'il est taré et qu'il a joué à vous faire flipper....y'a tant de malades qui traînent à terre, tu peux bien imaginer qu'il n'y ait aucune raison qu'il n'y en ait pas aussi en mer!!....
    T'en fais pas, Jacotte la (belle) pirate des caraïbes lui fera sa fête à sa prochaine escale au Belize ou à Maracaïbo.....
    Un seul conseil basique: ne leur fais jamais confiance, tu sais pas qui tu as en face de toi...t'en a déjà croisé, t'en croiseras encore plein d'autres, tu sais pas qui c'est...Crois moi , y'a un paquet de "crasses de meule" aussi en mer!! Et pas que au large, on en voit un paquet qui font n'importe quoi, même dans des zones à fort trafic, au milieu des bancs de sable ou des cailloux, en Manche , en Mer du nord ou ailleurs.......
    Une autre chose, mais veilles à ça: appelles le plutôt "Cargo ship...machin , couleur , route , position ..." tout ce que tu imagines pour attirer son attention....s'il t'entend ... et encore c'est pas gagné! Mais "Mar Mar ", ça le fait pas....vraiment!
    Un gars qui entend "Cargo ship...from sailing ship ...." sur le 16...en pleine mer, il prête l'oreille , si elle est disponible...!

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  4. La suite.....
    Un accessoire pas inutile mais coûteux ....hey c'est du yachting votre affaire quand même...non ? ou bien? ;-) en plus du réflecteur radar (indispensable celui là), est l'AIS (souvent associé aux VHF): Automatic Identification System, un transpondeur quoi.
    Tous les cargos ont ça (mais pas les pêcheurs, pas tous, comme un tour du mondiste du Vendée Globe l'avait appris, à ses dépens.....boum!). Il ne remplace pas le radar, c'est pas conçu pour faire de l'anti-collision, mais c'est souvent interfacé au radar ou au moins à l'ECDIS (carte électronique) sur les mar mar, et toi, si t'en as un, tu peux le stopper pour pas consommer d'élec, mais le mettre en marche, en émission donc, dés que tu vois un cargo au loin (un moyen supplémentaire d'être détecté), mais aussi (surtout) pour toi, un bon moyen , d'identifier clairement sur ton récepteur le navire que tu veux contacter => son Nom, son Call Sign, son MMSI (indicatif 9 chiffres d'un système d'appel sélectif: DSC call...mais là ça se complique , on laisse béton, tu te renseigneras ...)., sa taille, son tirant d'eau....sa destination....etc..
    En tout cas , un gars qui entend son nom, son indicatif d'appel (call sign) sur le 16, il écoute plus attentivement, il sait déjà que tu l'as identifié , que tu as prononcé son nom sur les ondes, ...il est pisté, ...et il ne s'amusera certainement pas à te faire flipper en venant te raser les moustaches..... pardon Helena, je parlais pour Benjy.. et en tout cas , tu auras une chance supplémentaire qu'il prête attention à ta présence sur l'eau, sur son radar, son ECDIS, et même derrière ses carreaux de passerelle.
    Voilà juste ce que je voulais vous dire à ce sujet, en espérant que ça vous fera pas flipper davantage , mais au contraire, vous donnera des éclairages, des pistes, des solutions , et l'envie d'y retourner...c'est si bon.... tellement bon, même avec des galères.....non? ou bien?
    Et puis une dernière chose: le PQ mouillé, c'est pas grave, ça sert à que dalle , y'a assez d'eau autour pour se laver le cul...non ;-)
    Bises à vous les Loulous. Bonne route..
    Faites gaffe quand même....Putain de covid !!!
    Moi chui québlo depuis presque 2 mois en Algérie sur mon canote qui reste stationnaire là-bas...plus de relèves possibles, frontières fermées...ça vous le savez!!...d'ailleurs y'a même plus d'avions qui volent...et c'est comme ça partout dans le monde, les marins vont être fatigués , vont s'endormir à la passerelle, ouvrez l'oeil et faites un large tour.......
    Suerte. Hasta la vista. Mil besos....
    Thierry*

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