Traversée





Nous avons un peu reculé le grand départ, le temps de laisser guérir une vilaine plaie que j’ai au pied qui traine a se refermer depuis un mois. Je me repose alors que tout l ‘équipage, enrichit d’un Mael de choc, s’active au ravitaillement, préparatifs et dernier carénage.
Le matin du 27 Décembre , prêt à lever l’ancre nous avons la visite surprise de l’équipage de la gentillesse et la douceur de son peuple.
Un bon vent portant nous pousse vite vers le sud, pas pour longtemps, car ensuite c’est la calmasse, « bon ben moteur alors » à contre coeur.
Nous devons descendre au sud pour aller chercher du vent, la route direct promet trop de calme pour être suivie.
S’en suit la mise en place d’un rythme pépère , loin de la transat que j’avais faite 18 ans plus tôt , les alizés sont tranquilles et la mer aussi, la grand voile reste haute pendant les 11 premiers jours, le spi est resté gonfler pendant une belle semaine. La méridienne, le point du jour reporté sur la carte et au journal de bord nous permet de prendre la mesure de notre avancement car à regarder autour, l’horizon est toujours le même, et rien ne nous prouve visuellement que nous avançons plus que nous reculons.
La pêche est bonne avec de belles daurades coryphenes et de jolis thons , nous passons comme il se doit beaucoup de temps à cuisiner pour satisfaire nos appétits étonnamment  gargantuesques au vue de notre activité réduite, à croire que nous en grillons des calories.
Lectures, jeux de cartes, rigolades, apéros au couchant, changement de voiles ponctuent également nos journées. On ne se lasse pas non plus de contempler ce bel océan , autoroute de nos destinés. Sweet rolling life. Les nuits sont plus reposantes maintenant que nous sommes 3 à faire les quarts. Admirer la voute céleste et ces nouvelles constellations est toujours un spectacle en soi, dans l’intimité de l’obscurité et la solitude. Cela ne m’empêchera pas de me réveiller en sursaut à chaque bruit ou mouvements anormaux de Jacotte, et de ne pas trouver le sommeil profond quand je sais les enfants dehors lors de leur quart, celui du lever du jour, même attachés. Tout ça me vaudra une bonne fatigue qui trainera.
Pour la Saint Sylvestre nous réveillonnons à plusieurs reprises, en célébrant la nouvelle année aux heures française, cap verdienne et universelle.  Moments précieux et singuliers,  assaisonnés au vin rouge cap verdien « Santa Maria ».  
Nous profitons d’une journée de quasi pétole ( sans vent ) à mi parcours, c’est à dire à 2200 KM du moindre bout de côte, pour allez nous baigner .  4000 mètres d’eau dessous, nous sommes impressionné et intimidé mais aussi captivé par ces faisceaux de lumière  dans le bleu atlantique qui plonge vers l’obscurité des abysses.
Nous croisons de plus en plus de bancs de sargasse , des fois long de plusieurs centaines de mètres . C’est incroyable la quantité d’algues dans cette partie de l’océan. La sargasse nous agace, les leurs en sont remplis, il nous ait devenu impossible de pêcher.
Les 5 derniers jours l’alizé s’intensifie, la mer devient plus formée, nous réduisons les voiles et la vie à bord devient moins évidentes, ça roule, ça tangue, ça mouille. Les verres , les assiettes, le sel, doivent être tenus fermement sous peine de finir sur le plancher ou nos genoux.
Le matin du seizième jour nous Longeons la Barbade, alors nous déployons les voiles prenons de la vitesse, surfons sur les derniers trains de houle de cette Transat 2020.
Dernier empannage à la pointe nord de la Barbade, derniers grains. La bouteille est sabrée et la joie de l’arrivée, d’avoir réussit tous ensemble, éclate.
A peine l’ancre au fond, à port Ferdinand, que nous sautons à l’eau, la promesse des eaux limpides et chaudes, des coraux et des poissons multicolore à porté de palme.
Caraïbes Nous voilà !

- video ici -
















































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