Dakhla//Dakar

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Un peu plus de 500 miles séparent ces 2 villes, nous avions vu sur la route d’El garoub un panneau « Dakar 1250 km », c’est donc plus court par la mer, en distance...
Nous prévoyons de partir vers 15/16h avec la marée mais avant c’est le défilé administratif à l’envers, le zèle du capitaine du port nous reste en travers de la gorge, heureusement, c’est la seul ombre , humainement parlant, de ce séjour marocain, et le chef de la douane rattrape bien le niveau en partageant sa connexion cellulaire, tout naturellement, pour nous permettre de prendre la météo et envoyer un dernier mail 15 minutes avant le départ.
La sortie est bien orchestrée, les sardiniers nous ouvrent le port ( car ils nous enfermaient jusqu’alors), et c’est avec un petit pincement que nous quittons cette escale imprévue et bien marquée dans nos esprits.
L’objectif étant atteint, à savoir Bäo est maintenant un kitesurfer, nous avons également le sentiment du devoir accompli.
Jacotte n’est pas mécontente de retrouver le large, entre les chats qui squattent, les godasses crottés des autorités, les fumées d’échappement des sardiniers et le sable du désert, elle est bonne pour un bon rinçage du pont, et interdiction de le faire à l’eau du port, qui j’en suis sûre pourrait nous faire tourner le moteur tellement elle est chargée en hydrocarbure.
Il y’a de belle vagues à Lassarga, la sortie de la lagune, et Hamada y est pour une session kitesurf , il passe nous saluer, chaleureusement, le temps d’un bord à bord, à bientôt, c’est promis.
Nous mettons le cap sur le large, là où le fond dépasse les 1000 mètres, pour ne pas être trop sur la route des pêcheurs, ensuite c’est un long bord plein sud, vent arrière, accompagné des dauphins encore nombreux surtout la nuit. Héléna durant un quart de nuit, entre le radar à l’intérieur et une vérification à l’extérieur pour éviter au mieux un cargo du doux nom de Gisèle ( prénom de sa grand mère chérie) a vue et surtout entendue un souffle de baleine ou de globecéphale à 3 mètres du bateau. On se sent tout petit.
Plus nous descendons plus il fait chaud, l’eau a pris 9 degré en 2 jours! effectivement nous avons quittés le courant froid , 19°, qui longe le Maroc, avec ses eaux sablonneuses et riches en poissons, pour retrouver le bleu atlantique et une eaux à 27,7° en arrivant à Dakar.
La dernière des 4 journées de navigation est idéale, nous sommes un peu plus habitués à la chaleur, et nous lavons à l’eau de mer sur le pont avant, galette bretonne à midi, et sushi préparer par les enfants le soir, essai du spi avec succès, et apprentissage de la coinche ( genre de belote à 4).
Il est 22 h quand nous commençons à percevoir les lueurs de Dakar, demi lune montante là haut pour nous aider un peu, Jacotte file à 7,5 noeuds.
« Tient, des lumières qui clignotent, bleues, rouges, vertes , tient,  une juste là, tient une perche, à ok ça doit être des filets, on en avait vu à Madeira qui ressemblaient à ça , tient une ligne, qui longe le bateau, et de gros flotteur, euh, on passe dans/sur le filet là?, et là devant? Oh punaise! C’est le bateau de pêche qui va avec, » un coup de barre, c’est pas passé loin, heureusement que la Jacotte a une quille longue et peu profonde, sinon c’était méli-mélo dans le filet et bateaux tamponneuses, ouf et merci là haut pour le coup de pousse.
Je n’étais pas chaud pour arriver de nuit mais bon c’est comme ça, on ne choisit pas , on fait avec.
Plus tard ce sont les dauphins qui viennent nous saluer encore, nombreux, à sauter de part et d’autres et surfer la vague d’étrave, on les entend à l’intérieur, ces petites résonances ultrasoniques nous font sourire.
On a vu nos premiers poissons volants aussi pendant cette nav, ces espèces de sardines qui peuvent planer sur plusieurs dizaines de mètres pour échapper à leurs prédateurs, ce soir l’un d’entre eux a atterrit entre moi et héléna sur le banc de cockpit, à croire qu’il voulait finir en burger! Mais il est retourner parmis les siens, sauf.

Il est maintenant 1 h 30 du matin, je suis en short teeshirt dans le cockpit à me repérer et manœuvrer pour notre atterrissage à Dakar,les fonds sont remontés à 60 mètres, la lune s’est couchée à l’ouest, Orion est au zénith, nous longeons la presqu’île du cap vert et les lumières de la capital à l’Est sont intenses tout comme les odeurs.
J’espère poser l’ancre dans moins de 2 heures et dormir du sommeil du juste comme le reste de l’équipage.
Finalement c’est après avoir contourné l’île de Gorée, non sans se recueillir devant le spectre de ce que l’homme blanc a pu produire de pire, que nous mouillons, il est 4h30, une petite marche arrière pour que la pioche s’enfonce bien dans le sable et le moteur cale, je redémarre , embraye en avant, il cale, « mmmmhh!! Bon on s’est pris quelque chose dans l’hélice , il faudra plonger pour couper et nous en libérer, demain. Maintenant dodo. »














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