Sénégal 2 Carabane- Niomoune

La lune est encore bien haute et presque pleine, la lumière fait son entrée en se nouveau jour, l’obscurité s’évapore à mesure que le jour poins, les coqs , fidèles, l’annoncent invariablement, il est 6 h.
Les oiseaux s’y mettent et c’est encore une journée qui commence par un concert ornithologique, anodin aux oreilles des locaux, et tellement exotique pour nos oreilles occidentales, un régale dans la fraîcheur du matin.
A bord chacun se lève à son,rythme et vient le temps d’école des enfants, entre 8 h 30 et 11h , pendant que je gonfle l’annexe et qu’héléna prépare le petit déjeuner .
Nous sommes dans le jardin des grand tursiops, ils sont autour de nous  à jouer et sauter, nous allons leur rendre visite en annexe, l’eau étant saumâtre et limoneuse, nous ne pouvons les voir qu’émergés, et c’est la surprise de les voir, 2 ici qui sortent leurs nageoire dorsales, un là qui saute et virevolte, 3 autres plus loin, entre notre famille et celle de ces cétacés.
Nous allons au village pour déjeuner au «  pied dans l’eau » petit resto des 3 copines , Sophie, Catherine et Helena, nous y rencontrons Théodore, menuisier à Dakar, de retour au village pour quelques jours, avec son petit Régis, un an , une bouille d’amour. 
Après ce premier et exquis riz-poisson casamançais, Louis s’installe à la table voisine, il arrive à grand renfort de sono, et mets l’ambiance avec une musique local, Régis remue les fesses. Louis est sculpteur et musicien,  il nous joue de sa guitare et chante. Il chante que Régis ne sait pas se laver seul, qu’il ne comprend pourquoi héléna l’aime plus que lui, alors que lui aime héléna , la plus noir des femmes, plus noir que le charbon. Triangle amoureux dans lequel  le petit Régio se retrouve, malgré lui, impliqué, il est sur les genoux de Louis pendant ce chant. Nous sommes tous hilare, moment simple et joyeux.
Nous partons découvrir le village de Carabane: de vrai cases en torchis et aux toits de paille éparpillées au milieu des palmiers, fromagers et baobabs. Entre la mangrove les rizières et la plage, ce petit coin de paradis,accessible seulement en pirogue,attend encore le raccordement électrique, on y puise encore l’eau et une seul boutiques y vend quelques oignons, de la lessive, du gaz... 400 âme y vivent environs, de la pêche et du tourisme. Nous y passons 3 jours reposant à souhait. Les enfants s’y font des copains, qui feront du body tracté ou du djembe ensemble. Le soleil est passé de l’autre côté ,nous rentrons avant la nuit à bord de Jacotte pour éviter l’happy hour des moustiques et la nuit tombée,nous entendons le concert de djembe et doumdoum jusque tard, le tout dans l’obscurité, ce qui accroît l’ouïe.
Au moment du départ les militaires viennent vérifier les papiers, contrôle expéditif car nous n’avons pas la climatisation à l’intérieur et en tenu complète et Rangers c’est un vrai sauna.
Nous naviguons pendant 2 heures dans le fleuve et un de ces affluent, un bolong, et mouillons devant le village de Niomoune. Encore une fois nous somme les seuls toubab en pirogue maison à voile.
À terre c’est le jeune Mathias qui nous accueille  et nous indique les 4 quartiers que constitue le village, là encore l’accès n’est possible qu’en pirogue et seul un peu d’électricité solaire offre un embryon d’éclairage publique.
Nous marchons vers le quartier d’obac et croisons des femmes, avec leurs bassines elles vont creuser de nouvelles plantations de riz et déplacer des mètres cubes de sable. Pendant un couple d’heures nous nous joignons au travaux et faisons connaissance, nous goûtons au Bissap, au jus de pomme de cajou et au bounouk, le vin de palme. Le but étant de construire un nouveau bâtiment avec ce sable, une cinquantaine de personnes du quartier prête mains fortes pour ces corvées. Nous reprenons la ballade et passons par l’école, le directeur y joue au carte après sa journée, nous disutons un peu et convenons d’une rencontre entre Bäo, Enjà et les élèves le lendemain.
La nuit tombe vite et nous allons rendre visite au campement, voir s’il peuvent nous servir un plat. C’est Hyacinthe et Nestor qui nous accueillent et nous préparent un riz-poisson, nous dînons dans ce cadre idyllique et rentrons au bateau par les chemins de brousse au milieux des bœufs et des rizières.
Le matin suivant, après l’école à bord nous allons à l’école du village, bref et timide échange avec les élèves de cm2 , mais plus tard autour d’un ballon de foot l’ambiance est tout autre, éclats de rire et simplicité dans le jeu. Enjà présente sa maison bateau à ses copines, et une dizaine d’enfants viennent nous aider à remplir nos bidons d’eau au puit.
Les Diolas, ethnie qui peuple la casamance, sont proches de la nature et la respectent, l’isolement les préserve des ravages de la modernité, emballages,  malbouffe, tv .
Ils sont traditionnellement animiste et sont maintenant tantôt musulmans, tantôt chrétien, vivent bien  ensemble quelque soit leur confession. 
Pour les saluer c’est : « kassoumaye! », à quoi nous répondons « kassoumaye baré » « yo! »
Après une semaine passé ici, nous avons l’impression de rêver éveillé, le temps est suspendu, les rapports humains sont simples et décontracter, l Afrique enchantée nous enveloppe de son pagne maternel, tout est vrai et vraiment différent de nos repères. Évasion éphémère qui sûrement nous marquera à vie.





Commentaires

  1. Toujours aussi captivant le récit de votre quotidien ! Ce fleuve serait donc rarement utilisé par des voiliers , ce qui expliquerait l'étonnement des enfants ? Nous avons certainement de belles leçons d'hospitalité, de modestie et sur la quête du bonheur à retenir des expériences que vous nous partagez si bien.
    En attendant la prochaine histoire (du soir !) je vous embrasse FORT.

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  2. Et encore une Héléna !!!! Y'en a partout ! Leur charme est INTERNATIONAL !

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  3. Merci pour ce beau partage, quels bons souvenirs j'ai de mon passage à Carabane, par une nuit noire sur la plage, les vaguellettes des bolons me faisait de l'oeil, elles brillaient de mille éclats ! d'un saut, forcément spectaculaire, les planctons phosphorescents se sont mis à étinceler, j'en avais partout, nous avons passé des heures avec mes amis, à jouer dans la mangrove avec cette eau lumineuse, au son des djembé, MAGIQUE !!

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